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PALM : Pas Absolument Légal Monsieur …

Un article  publié sur le blog Law & Life: Silicon Valley  de mon confrère américain Mark Radcliffe, fait état d’un nouveau contentieux en matière de logiciel libre. Selon l’auteur, à qui je fais toute confiance, il s’agirait de la première affaire impliquant une société faisant commerce de l’open source et plus particulièrement sous un « modèle économique » de double licence (dual-licensing) .  On retrouve trace de cette « lawsuite » ( assignation) sur le site de la société ARTIFEX, où l’on nous en dit plus.

En fait, le cas est très simplement posé.  ARTIFEX  édite un programme d’interprétation de fichiers PDF ( je ne suis pas certain de ma traduction donc : PDF rendering engine). Ce programme est diffusé sous deux licences, comprenez donc deux options contractuelles différentes. Il y a donc d’une part une version sous GNU-GPL (GNU- General Public License), qui est LA licence libre par excellence, et d’autre part une distribution sous une licence commerciale classique.

Cette dernière licence est proposée à l’achat, pour permettre aux sociétés désirant redistribuer des versions modifiées du programme muPDF de ne pas être soumises aux contraintes particulières de la licence GNU-GPL. En effet, cette dernière a cet inconvénient ou cet avantage (tout dépend …), d’imposer que toute redistrubution d’une version modifiée du programme qu’elle protège, soit réalisée sous les termes de la même licence GNU-GPL. C’est ce que l’on appelle le principe de contamination des licences libres de type COPYLEFT.  Certaines sociétés sont intéressées par les qualités des programmes diffusés sous cette licence, mais ne veulent pas forcément rentrer dans le « jeu » du libre. Alors elles doivent payer une licence « classique » pour contourner la licence libre.

Certes, cela ne favorise pas la diffusion du libre a première vue. Mais en réalité cela permet aussi de faire rentrer de l’argent dans les caisses des éditeurs de programme open-source. Et cela permet certainement de rendre la communauté plus forte puisque l’éditeur qui est en son centre devient plus fort. Il va donc pouvoir continuer le développement et le support du programme, ce qui va tout de même bénéficier gratuitement à toute la communauté open-source des utilisateurs de ce programme. Et cela va aussi lui permettre de… payer des procès toujours onéreux car longs ! Qui a dit  que les honoraires des avocats sont délirants ? Qu’il se dénonce sur le champ ou arrête la lecture de cet article :) .

Ceci exposé, le cas est donc simple comme je le disais, puisque la société PALM a tout simplement intégré le programme « muPDF » dans son logiciel de visionnage de documents PDF. Or,  ledit logiciel n’a pas été diffusé sous licence GNU-GPL comme le veut cette dernière, et il n’y a pas eu non plus de licence commerciale achetée auprès de ARTIFEX. Il y a donc un big problème ! Si les faits sont vérifiés,  il s’agit tout bonnement d’un cas grossier de contrefaçon du programme muPDF. Et la sanction peut être particulièrement lourde financièrement puisque ce type d’application se trouve sur tous les PALM à mon avis.

Je le dis souvent, mais le gros avantage de doubler une licence Open-source avec une licence commerciale est qu’en cas de violation des termes de la première,  le préjudice de la contrefaçon est facilement chiffrable car le programme a un prix, celui donné par la licence commerciale. Cela évite déjà certains débats sur l’existence d’un préjudice comme cela a été abordé dans l’affaire Jacobsen c/ KATZER.

Reste, que l’on parle tout de même de PALM et qu’ils ne vont pas se laisser faire je n’en doute pas. Quoique sincèrement je crois qu’ils nagent un peu chez PALM (hohoho ! Désolé…).  Leur documentation admet et revendique l’utilisation du programme muPDF. En règle générale, les vilains contrefacteurs cachent l’intégration de logiciels libres et comptent sur la compilation et leurs modifications pour passer inaperçus. Je me demande s’il n’y a pas quelqu’un chez PALM qui a cru de bonne foi qu’il pouvait intégrer le programme dans son logiciel tout à fait légalement ? Cela démontrerait un niveau de connaissance des mécanismes de la licence GNU-GPL assez dramatique.

Je vais finir par croire, que bien que les Etats-Unis soient le berceau de l’open-source, il y a tout de même encore beaucoup de travail à faire en matière de sensibilisation juridique. D’ailleurs, le même confrère américain relevait dans un autre billet qu’un récent article du NY Times dressait un portrait totalement faux et désuet du mouvement open source.  L’article étant surtout économique je ne me prononcerai pas bien que l’ayant lu.

Mais surtout mon confrère a raison de constater qu’il y a une recrudescence des actions impliquant des logiciels libres. Il faut que cela continue, car c‘est certainement le signe d’une certaine maturité … d’un éveil ?

Gérald SADDE – Lawyer of the Silly Gones Valley (blague sous copyright (c) Gérald Sadde 2009)

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Richard STALLMAN à LYON le 13 janvier 2010

En bref, j’ai appris hier que Richard Matthew Stallman, himself en personne, doit venir donner une conférence à Lyon le 13 janvier 2010, certainement au grand amphithéâtre  de l’Université Lyon2 (celui des quais).

Il devrait aborder les sujets habituels : l’utilisation de l’œillet-dinde dans les cultures des tomates-cerises. Tout un évènement, donc. Je pense que je vais me peigner pour l’occasion.

D’accord j’arrête…Pour ceux qui ne le savent pas, Richard STALLMAN est le grand manitou du mouvement Open Source Free Software (traduire « logiciel libre »). Il est à l’origine du logiciel libre, de la Licence GNU-GPL, de la Free Software Foundation, de LINUX du système d’exploitation GNU en partie. Donc c’est une pointure, un cador quoi!  Je suis sincèrement content de le croiser car son œuvre pour le bien commun mérite toute la reconnaissance mondiale qui est la sienne.

Pour tous ceux qui partagent ce sentiment,  je vous invite à vous déplacer ce jour-là en soirée. Je n’ai pas le programme ni le lieu exact mais pour une fois que ce n’est pas à Paris, il convient de montrer qu’il y a du monde à LYON qui le connaît et qui soutient ce combat.

Si vous ne savez pas ce qu’est l’Open Source le logiciel libre,  je ne peux rien pour vous sur l’instant par contre. Mais justement, quelle belle idée que de se faire déflorer par STALLMAN lui-même :)

Je vous tiendrai informés de toutes précisions utiles.

Mise à jour : pour reprendre le commentaire de ma source anonyme (merci Vincent Mabillot, responsable de la formation COLIBRE à LYON II), STALLMAN ce sera  18h30 au grand amphithéâtre  de l’université Lyon 2 sur les quais (18 quai Claude Bernard).

Mise à jour post conférence : suite à la conférence et afin d’éviter de me faire sniper, je viens de modifier la dénomination du mouvement initié par Stallman qui n’est pas l’ « Open Source » mais le « Free Software » car c’est ce dernier terme qui porte selon lui les vraies valeurs de libertés défendues par la Free Software Founfation.  Je le ferai plus … pas taper…

Gérald SADDE – Avocat

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Le jeu vidéo pour les nuls euh… pardon… les parents !

L’Article L111-1 du Code de la consommation dispose que « Tout professionnel vendeur de biens ou prestataire de services doit, avant la conclusion du contrat, mettre le consommateur en mesure de connaître les caractéristiques essentielles du bien ou du service. En cas de litige, il appartient au vendeur de prouver qu’il a exécuté cette obligation« .

Or, admettons que la chose n’est pas simple pour un jeu vidéo. Le consommateur doit d’ailleurs passer par les tests de la presse spécialisée pour s’y retrouver, mais quels consommateurs ? Ceux qui achètent ou ceux qui payent ?

Par curiosité, je suis allé voir le site www.jeuxvideoinfoparents.fr. Il s’agit d’un site permettant aux parents acheteurs de jeux vidéo, de comprendre quel est le genre du jeu avant de l’acheter.

Traduction : c’est un site pour ces andouilles de parents qui ont été élevés chez les sangliers, qui ne comprennent rien à rien à ce que souhaite leur faire acheter leur progéniture. Donc, là nous sommes partis sur un très gros niveau : le parent même pas capable de chercher une vidéo du jeu ou un test en tapant le titre sur google.

Le site référence tous les jeux qui sortent sur le marché français et vous livre une description objective du type de jeu, des qualités du joueurs qui sont sollicitées, de l’expérience de jeu et du niveau de violence.

Traduction : le site explique aux parents ce que leurs gamins aiment tant dans les jeux avec des mots simples et posés, afin qu’ils puissent dépasser cette affliction dont l’âge semble les avoir affublés, les rendant incapables de ressentir les mêmes plaisirs que leurs enfants, ces étrangers.

Même le graphisme du site a été richement travaillé et pensé dans le sens d’une austérité bienveillante, afin de ne pas rebuterle lecteur qui pourrait, de prime abord, se sentir exclu par des références iconographiques directes au monde du jeu vidéo.

Traduction : Le graphisme du site hésite entre le dynamisme qu’évoque le monde du jeu vidéo et une affligeante volonté de rassurer les parents qui se seraient égarés sur la page d’accueil en leur servant en bannière un héro moisi,  serrant le point et regardant vers l’horizon, le front haut et le geste fier, semblant exhorter les parents de tous âges à ne pas céder au désespoir du gouffre générationnel et à reprendre en main l’environnement videoludique de leurs enfants, en comprenant  pour une fois ce qu’ils leurs achètent, et devenant pour un instant, pour un instant seulement, beau, beau et con à la fois ! (merci Grand Jacques).

Le visiteur peut y trouver des informations pratiques sur ce qu’est un jeu vidéo, comprendre la système de signalétique des jeux, découvrir les moyens de contrôle parental, les risques d’addiction et un espace de partage.

Traduction: les parents vont découvrir que les jeux sont fait pour prendre un méchant pied consistant à flinguer des adversaires à une vitesse de fou furieux, et que ça, manifestement, c’est un truc qui peut rendre leur enfant encore plus déséquilibré qu’il ne l’est surtout à l’adolescence. Donc si votre enfant joue encore à 3 heures du matin et qu’il s’est uriné dessus par oubli ou que la manette a fusionné avec sa main, on vous dira qu’il y a un problème  et que vous pouvez en parler, que vous n’êtes pas seuls mais un peu tout de même.

Petit exemple d’avis de l’association « e-enfance » et de fiche descriptive pour le jeu « Prototype » :

« Ceux qui ont besoin de défouler une agressivité contenue vont s’en donner à cœur joie !

Attention : Ce jeu est d’une grande violence dans ses images et dans ses objectifs. Même les plus âgés pourraient être pris par cet univers inquiétant et en ressortir excités et épuisés.(…) »
18 Violence Grossièreté de langage
« Le principe de ce jeu se base sur le combat, où le personnage peut faire preuve de cruauté. De nombreux coups très violents sont décrits avec des effusions de sang importantes et parfois des membres arrachés ou des corps coupés en deux. »

Pour le coup je vais vous avouer que j’ai été déçu par le manque d’objectivité de cette description :

screen3
screen du jeu « Prototype » édité par Activision

ON EST LARGEMENT EN DESSOUS DE LA VERITE !!!! :) Tout dans ce jeu est là pour vous encourager à écraser, découper, éparpiller, évicérer, décapiter, démembrer, défoncer, exploser du badaud. Je ne compte plus le nombre de manière de tuer du zombard. Un vrai bonheur jouissif !! Une merveille du genre. Le sang coule par hectolitres et l’on se prend à jouer uniquement à tout zigouiller pour le plaisir en balançant des voitures en feu à la tête des gens qui hurlent et à les poursuivre avec un sourire de dément aux lèvres.

Défoulant? Oui ! Odieux ? Oui ! Immoral ? Oui ! Bon jeu ? Oui !  Alors je trouve presque les commentaires de la fiche de description du site étrangement sur la réserve. Pour le coup, il y aurait vraiment quelque chose à expliquer aux parents voulant acheter ce jeu pour leurs enfants. Il faudrait juste leur dire d’y jouer avant !

En fait, tout ce site ne sert à rien je crois. Tout est dans le titre du site : « JEUX VIDEO INFO PARENTS »  « beta » … Il manque le « s »! Les parents sont parfois décrits comme « démissionnaires » de l’éducation de leurs enfants, ce genre de site les pousse à l’être, en leur offrant un avis pré-mâché comme si l’état et une association pouvaient mieux connaître leurs rejetons qu’eux-mêmes...

Car une question fondamentale m’empêchera de dormir cette nuit : comment ces gens vont-ils faire pour arriver sur ce site ? Certainement se verront-ils contraints de solliciter l’aide de leurs enfants…


Gérald SADDE – Avocat , papa et joueur (pourvu que ça dure)

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